Le domaine
Petit historique
J’ai créé le domaine en 2008, avec l’aide et le soutien de Steve mon mari.
L’installation s’est faite en deux temps :
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En 2008 l’acquisition d’une parcelle de vigne dans « Les Combes » à Passenans par La Foncière Terre de Liens marque le début de l’aventure. Surface total du domaine à cette date 1ha 44.
Pour plus d’info sur La Foncière Terre de Liens voir « La Terre ».
A ce moment-là, je travaille sur d’autres domaines viticoles en parallèle de mon installation.
Pour m’aider à démarrer mon activité j’ai mis en place un système de contrats de location de ceps, type AMAP (Aide au Maintient d’une Agriculture Paysanne) qui engage des familles sur 3 ans. Les familles « locataires » me versent par avance le montant des vins qu’ils recevront l’année suivante. 71 familles sont adhérentes.
- En 2010 c’est l’installation à titre principal sur une surface totale de 3ha 65 situé sur les villages de Passenans et Frontenay. Le cave quant à elle se trouve au centre du village de Passenans.
Les méthodes culturales
Je travaille les vignes selon le cahier des charges de l’agriculture biologique et emploie les préparations biodynamiques depuis la création du domaine.
Je travaille les sols mécaniquement à l’aide d’une petite chenille qui réalise également les traitements. Je distribue le compost avec ma jument Octavia qui à l’avenir apprendra le travail du sol.
Tous les autres travaux de la vigne se font manuellement.
La récolte est faite depuis 2008 par les locataires, ce sont des moments très conviviaux et festifs !
Les préparations biodynamiques
Passage de la bouse de corne (500P) à l’automne et au printemps; emploi de la silice de corne (501) durant la saison végétative.
J’emploie des tisanes dans les traitements de la vigne en mélange avec du petit lait de chèvres bio et en association aux traitements plus classiques de cuivre et de soufre ce qui permet de diminuer les doses de ces derniers.
Si je devais résumer ma vision de l’agriculture alors j’emprunterais la phrase de Saint-Exupéry qui dit :
« La terre ne nous appartient pas ; elle nous est prêtée par nos enfants. »
Il est donc important d’accompagner la terre de manière respectueuse afin de ne pas laisser de traces de notre passage.
Les parcelles de vignes et leurs cépages
Commune de Passenans
- « Les Combes » 0,94ha environ plantés dans les années 1950.
Les cépages : Chardonnay, Savagnin, Trousseau, Pinot Noir et Poulsard. - « En Rollion » 0,17ha environ.
Les cépages : Trousseau, Pinot Noir et Gamay.
Commune de Frontenay
- « En Rolion » 0,20ha environ.
Les cépages : Savagnin et Chardonnay. - « Les Boutonniers » 2ha 34 environ plantés dans les années 1950.
Les Cépages : Chardonnay et Pinot Noir.
Cépages et géologie
Les cépages typiquement jurassiens
Les rouges
- Le Trousseau est un cépage probablement d’origine comtoise remontant aux environs du XVIIIe siècle. D’après Charles Rouget, ampélographe célèbre, le terme "trousseau" proviendrait de l’aspect "troussé" ou ramassé de son raisin.
Il est tout en finesse avec de arômes complexes développant des saveurs chaudes et confiturées de fraise cuite, de framboise et quelques nuances épicées.
- Le Poulsard, appelé Ploussard à Arbois et Pupillin. Il est typiquement jurassien. Il se développa à partir du XVe siècle.
Un parfum sauvage avec des impressions fumées et fruitées à la fois, de groseilles et de fraises des bois.
Le blanc
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Le Savagnin est un cépage typiquement jurassien dans le sens où il s’extériorise à merveille sur le terroir du Jura pour produire le fameux vin jaune. L’origine du savagnin, cousin des Traminer alsaciens, est mal connue. Il pourrait provenir d’Autriche ou de Hongrie. Lors des croisades, il aurait été envoyé par des religieuses hongroises aux abbesses de Château-Chalon.
En vin floral il affirmera toute la subtilité du cépage et du terroir avec des notes minérales combinées à de délicats arômes d’agrumes.
En vin typé, tel le vin jaune, il donne toute la puissance de son terroir et offre un véritable feu d’artifice d’arômes de noix, de fruits secs, d’amandes et d’épices.
Les cépages mondialement connus
Le rouge
Le Pinot Noir est importé dans le Jura dès le XVe siècle par le Comte Jean de Chalon, dit l’Antique, héritier du Château d’Arlay.
Dans sa jeunesse il exhale une note fraiche de framboise et de myrtille et vieillit il donnera des parfums plus puissants tels la truffe ou le café torréfié.
Le blanc
Le Chardonnay est cultivé dans le Jura depuis le Xe siècle sous des noms aussi divers que Melon d’Arbois, Moular à Poligny ou Gamay blanc dans le sud du vignoble.
D’une grande finesse, ils captent des parfums de fruits à chair blanche mais aussi d’aubépine ou d’amande et même de fruits exotiques.
Géologie et vins du Jura
Le climat est semi-continental, la zone du vignoble est située au pied du premier plateau.
Les vignes s’enracinent dans les marnes « irisées » du trias supérieur keuper.
Le terme « irisé » donné à cet ensemble à dominante marneuse traduit la variété de couleurs des bancs. Elles vont du violet/rouge au vert clair ou au blanc et sont dues aux degrés d’oxydation du fer, micro dissémine dans la formation.
Dans ces marnes irisées on trouve des bancs de dolomies (calcaire magnésien).
Les marnes irisées : élément des terroirs viticoles du Jura
Les marnes irisées affleurent largement dans le vignoble surtout dans nos secteurs, au nord de Lons le Saunier.Elles constituent un des meilleurs supports géologiques aux cépages jurassiens grâce à leur faculté à se désagréger, permettant ainsi une bonne pénétration du réseau racinaire. Elles constituent aussi un excellent réservoir hydrique.
Elles conviennent particulièrement bien au cépage Savagnin et Poulsard mais aussi au cépage Trousseau. Recouverte d’éboulis calcaire, elles permettent un très bon développement du Chardonnay.
Source : « Montagne du Jura » par Vincent Bichet et Michel Campy, NEO éditions.